John Byron |
BYRON, JOHN, officier de marine et gouverneur de Terre-Neuve, appelé parfois « Foul-weather Jack » à cause des tempêtes que ses navires ont si souvent essuyées, né le 8 novembre 1723, second fils de William Byron, 4e baron Byron, et de sa troisième femme, Frances Berkeley ; il épousa le 8 septembre 1748 Sophia Trevannion, et ils eurent deux fils et sept filles ; décédé à Londres le 10 avril 1786. Selon les rapports contemporains, John Byron entra dans la marine royale en 1731. Neuf ans plus tard, il naviguait comme midship sur le Wager (24 canons), un des navires de l’escadre du commodore George Anson en route pour le Pacifique. Le Wager fit naufrage sur la côte sud du Chili ; après s’en être tiré et avoir subi d’autres épreuves, Byron trouva finalement le moyen de rentrer en Angleterre en février 1745/1746. En décembre, il avait déjà été promu capitaine de vaisseau et affecté au Siren (24 canons), qu’il commanda jusqu’à la fin de la guerre de la Succession d’Autriche. Byron commanda plusieurs navires pendant la guerre de Sept Ans ; en 1760, embarqué sur le Fame (74 canons), il prit le commandement d’ une petite escadre composée du Fame, du Dorsetshire (70 canons), de l’Achilles (60 canons) et du Scarborough (22 canons), et envoyée à Louisbourg, île du Cap-Breton, pour prêter main-forte à la garnison dans la démolition des fortifications. Il arriva le 24 mai, mais le 19 juin il interrompit son travail pour partir à la recherche d’un convoi français dont on avait rapporté qu’il était dans la rivière Restigouche (Nouveau-Brunswick), en train de ravitailler une force armée stationnée sur la côte de Gaspé. Byron fut séparé du reste de son escadre, qui avait été rejointe par le Repulse (32 canons), si bien qu’entre le 22 et le 26 juin, le Fame avança seul, à la sonde, dans un chenal non cartographié et extrêmement étroit de la baie des Chaleurs, à la recherche des vaisseaux français. Rejoint le 27 par le reste de ses navires, Byron fit alors, avec peine, son chemin dans l’embouchure de la Restigouche, accompagné du Repulse et du Scarborough. Le 28, le Fame détruisit sur la rive nord une batterie qui avait entravé le progrès des navires britanniques, et, le 8 juillet, le Repulse et le Scarborough arrivèrent à la portée des forces françaises, qui comprenaient entre autres la frégate Machault (32 canons) et deux transports armés en flûtes. Le Machault toucha le fond et ensuite explosa, pendant que les transports furent brûlés. Les hommes de Byron brûlèrent aussi toutes les maisons qu’ils trouvèrent sur la rive. Cet épisode, longtemps connu sous le nom de bataille de la Restigouche, fut le dernier engagement naval de la guerre de Sept Ans en Amérique du Nord [V. François-Gabriel d’Angeac]. Byron rentra en Angleterre en novembre, et, en 1764, il arbora un guidon de commodore sur la frégate Dolphin (24 canons) pour un voyage dans le Pacifique, de conserve avec le sloop Tamar (16 canons). L’expédition découvrit plusieurs groupes d’îles et retourna en Angleterre en 1766, après avoir fait le tour du monde. Trois ans après, Byron fut nommé gouverneur de Terre-Neuve. Pendant son mandat, il commanda l’Antelope (54 canons) en 1769, et le Panther (60 canons) en 1770 et 1771. Il fut gouverneur pendant une période intéressante de l’histoire de cette île, mais ses réalisations ont été jetées dans l’ombre par celles de son prédécesseur, Hugh Palliser. Byron fit de son mieux pour satisfaire tout à la fois le Board of Trade et les habitants, mais on ne peut pas dire qu’il ait apporté de son propre chef quelque innovation d’importance. Tout comme Palliser, il reçut des plaintes fréquentes tant des Français que des Anglais au sujet de l’ingérence des uns et des autres dans les pêcheries. Byron se montra, cependant, moins sévère pour les navires français trouvés en train de pêcher en dehors des limites déterminées par le traité de Paris, et ses relations avec le gouverneur des îles Saint-Pierre et Miquelon, d’Angeac, furent plus coulantes que celles de Palliser avec le même d’Angeac. Byron s’intéressa aussi aux questions des douanes et des droits des intendants du commerce maritime, ainsi qu’à celles des pêcheries de saumon et des pêcheries de phoque des îles de la Madeleine. En 1771, son efficacité comme gouverneur fut limitée par l’incapacité dans laquelle il se trouva de visiter les petits villages de pêcheurs, car l’Amirauté lui avait donné instruction de libérer ses marins en vue de la construction des fortifications de St John’s. Le commodore Molyneux Shuldham succéda à Byron comme gouverneur de Terre-Neuve en 1772. En mars 1775, Byron fut promu contre-amiral de l’escadre bleue, et, en janvier 1778, il avait atteint le grade de vice-amiral de cette même escadre. Quatre mois plus tard, il fut placé au commandement de l’escadre qu’on était à équiper pour l’Amérique du Nord ; il fit voile le 9 juin, hissant son pavillon sur le Princess Royal (90 canons), afin d’intercepter une flotte française sous les ordres du comte d’Estaing. Byron atteignit New York, seul, le 18 août, ses navires ayant été dispersés par la tempête ; de là il fit voile sur Halifax, où l’escadre fut de nouveau réunie le 26 septembre. Le mauvais temps rendit inutile toute tentative ultérieure pour trouver l’ennemi, et ce n’est que le 6 juillet 1779 que Byron rattrapa d’Estaing, au large de Grenade, dans les Antilles, où ses 21 navires engagèrent une bataille audacieuse mais aux résultats indécis contre les 25 vaisseaux français. Il rentra en Angleterre en octobre. En septembre 1780, il fut promu vice-amiral de l’escadre blanche, mais ne reçut aucune autre affectation avant sa mort. Son fils aîné, John, « un beau libertin », fut le père de George Gordon, lord Byron, le poète. Les souffrances de Don Juan, dans le poème de Byron, étaient, selon l’auteur, fondées sur « celles qui sont rapportées dans le « Narrative » de [son] grand-père ». W. A. B. Douglas Sources: Un portrait de John Byron par sir Joshua Reynolds se trouve dans le Painted Hall au Greenwich Naval College, Londres. Byron est l’auteur de : Byron’s journal of his circumnavigation, 1764-1766, R. E. Gallagher, édit. (Cambridge, Angl., 1964) ; The narrative of the Honourable John Byron (commodore in a late expedition around the world), containing an account of the great distresses suffered by himself and his companions on the coasts of Patagonia from the year 1740 till their arrival in England, 1746 [...] (Londres et Dublin, 1768). PRO, Adm. 1/482 ; 1/486, ff.165, 231–240 ; 1/1 442 ; 1/1 491 ; 51/3 830 ; CO 194/28 ; 194/29, ff.28, 47–50 ; 194/30, ff.3, 9–12, 15, 31, 57–65 ; 195/9 ; 195/10, ff.1–105 ; 195/15 ; 195/18 ; 195/21 ; Prob. 11/1 140, f.202.— Knox, Hist. journal (Doughty), II ; III.— Charnock, Biographia navalis, V : 423ss.— Colledge, Ships of Royal Navy, I.— DNB (dans l’inscription biographique se trouve une liste des navires sur lesquels Byron a servi).— G.-B., Adm., Commissioned sea officers.— Canada, Service des lieux historiques nationaux, Travail inédit, no 19, Bernard Pothier et Judith Beattie, The Battle of Restigouche, 22 June–8 July, 1760 (Ottawa, s.d.) (consiste en deux rapports, un par Beattie (1968) et l’autre par Pothier (1971).— W. L. Clowes, The Royal Navy ; a history from the earliest times to the present (7 vol., Londres, 1897–1903), III.— John Creswell, British admirals of the eighteenth century ; tactics in battle (Londres, 1792). Creswell réhabilite la réputation de tacticien de Byron dans son analyse de la bataille de la Grenade, prenant en considération ce que les principaux critiques de Byron, A. T. Mahan et J. K. Laughton, avaient négligé [w. a. b. d.].— C. H. Little, The battle of the Restigouche : the last naval engagement between France and Britain for the possession of Canada (Halifax, 1962).— A. T. Mahan, The influence of sea power upon history, 1660–1783 (Boston, 1890).— G. J. Marcus, A naval history of England (2 vol., Londres, 1961–1971), I : 439.— Prowse, History of Nfld.— W H. Whiteley, Governor Hugh Palliser and the Newfoundland and Labrador fishery, 1764–1768, CHR, L (1969) : 141–163 ; James Cook and British policy in the Newfoundland fisheries, 1763–7, CHR, LIV (1973) : 245–272. © 2000 University of Toronto/Université Laval Source document : Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada |
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Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 ) |