Lexique des acadianismes sur cette page:
- Abrier : Couvrir, mettre à l'abri. S'abrier avec une couverture. Attesté partout en Acadie et au Québec.
- Amarre : Toute corde, ficelle, câble servant à lier, à attacher. Amarre de souliers. Attacher un piquet avec une amarre. En France, amarre signifie «cordage servant à attacher un bateau à un point fixe ou à attacher divers objets dans un bateau».
- Assaye : Procès en cours de justice. Avoir son assaye dans trois semaines.
- Aviser : (1) Apercevoir, regarder attentivement. On a avisé l'ours tout d'un coup. S'aviser dans un miroir. – (2) Se renseigner (attesté en Louisiane)
- Baillarge : Orge, comme dans soupe au baillarge. Au Québec, on dit orge ou encore barley dans la locution soupe au barley.
- Bailler : Donner. Bailler son argent, bailler du travail à quelqu'un. (Note historique : Héritage de France ; attesté en français dès le milieu du 12
e siècle. La forme bailler garde en Acadie au 20
e siècle le statut qu'elle avait au début du 17
e siècle en France, c'est-à- dire qu'elle maintient un usage souvent aussi fréquent que son synonyme donner.
- Balise : Arbuste placé de manière à indiquer le tracé d'une route, d'un chemin en hiver.
- Béler : Écoper, vider, notamment en parlant de l'eau accumulée dans une embarcation. Béler l'eau de sa chaloupe avec un seau.
- Bénaise : Content, heureux. Je suis bénaise de vous voir.
- Berry : Airelle vigne d'Ida (Vaccinium vitis- idaea), plante rampante qui produit de petits fruits rouges, pouvant être employés dans la confection de gelée ou de sauce, tout comme la canneberge.
- Bocouite : Sarrasin. Farine de bocouite, crêpe de bocouite.
- Bûcherie : Travail communautaire organisé pour couper du bois, notamment du bois de chauffage.
- Couimou : Nom commun donné au plongeon, notamment le plongeon huard (Gavia immer) et le plongeon catmarin (Gavia stellata).
- Débarquer : Sortir d'un véhicule. Nous débarquons d'une voiture comme les marins d'un navire, d'une barque.
- Décolleur : Personne qui tranche la tête de la morue et vide le poisson de ses entrailles, après qu'il eut été ouvert par le «piqueur».
- Déconforter : Se décourager. (Note historique : Héritage de France ; attesté en français comme verbe transitif dès 1050 sous la forme desconforter, puis déconforter depuis la fin du 17
e siècle. Relever en outre sous la forme pronominale dans les parlers du Nord et du Nord Ouest, et transitif en Anjou).
- Escaouette : Danse exécutée par les quêteurs de la chandeleur. La danse de l'escaouette.
- Espérer : (1) Attendre quelqu'un ou quelque chose. J'espère le courriel. Espérer un enfant : être enceinte. (2) Attendre de faire quelque chose. Espérer à gagner la loterie.
- Fayot : Partie comestible du haricot (Phaseolus vulgaris), comprenant soit les cosses, soit les graines seules (fèves). Fayot blanc, vert ; Cosse de fayots. Soupe aux fayot. Au Québec, fève désigne le haricot, soit le fayot acadien, tandis que fève en Acadie désigne la grosse fève (Vicia Faba), soit la gourgane au Québec.
- Feed : Nourriture, notamment du grain moulu, pour animaux de ferme. Feed de cochon, de cheval. Sac de feed.
- Haim : Hameçon. Jeter son haim à l'eau. Aussi relevé sous la graphie «aim».
- Hucher : Appeler quelqu'un à haute voix. Hucher à son voisin, hucher fort.
- Machcoui : Écorce du bouleau blanc qui servait autrefois d'isolant pour les murs et les toitures.
- Marionnettes (Lances) : Aurore boréale, manifestation lumineuse déclenchée pas l'activité du soleil sur les électrons dans l'atmosphère qui éclairent par certains soirs les régions polaires du ciel de brillants jeux de couleur aux mouvements incessants.
- Mitan : Milieu, centre. Le mitan de la place. Le poêle au mitan de la cuisine.
- Noroît : Vent qui souffle du Nord-ouest.
- Paré : Prêt. Le souper est paré. Es-tu paré pour partir ?
- Passe-pierre : Plantain maritime, herbe comestible affectionnant les sols salés, poussant en touffes de petite taille dans les marais.
- Pilot : Tas, pile. Pilot de bois. Mettre en pilot; mettre (des morues) en tas pour les faire sécher.
- Piqueur (ou piqueux) : Personne qui ouvre la morue (poisson) avec un couteau pointu pour qu'elle soit ensuite vidée de ses entrailles par le «décolleur».
- Platin : Terrain bas et humide au ras de l'eau, qu'on exploite notamment pour la culture du foin, et qui peut être inondée périodiquement par la débâcle du printemps ou par les fortes marées de printemps ou d'automne. En France, le platin s'associe davantage à la partie de la plage ou du haut-fond qui subit l'action quotidienne des marées.
- Poutine : Mot d'un emploi universel en Acadie, pouvant désigner cinq ou six mets différents (Poutine râpée ; Poutine à trou ; Poutine à la râpure …). À ne pas confondre avec la «Poutine» au Québec, qui est un met à basse de pomme de terre frite, fromage et sauce.
- Serein : Humidité ou fraîcheur dans l'air à la tombée du jour.
- Vigneau : Table en treillis construite en bordure de l'eau, sur laquelle on fait sécher la morue au soleil, après que le poisson ait été vidé et salé.
- Violon : Mélèze laricin (Larix laricina), conifère atteignant 19 à 22 mètres de hauteur, qui se dépouille de ses feuilles à l'automne et dont le bois résiste à la pourriture. Bois de cet arbre. Bois et écorce de violon. Au Québec, on dit épinette rouge.