CyberAcadie

L'histoire acadienne, au bout des doigts

Nouvelle-Écosse Version imprimable

 

Région de Clare

(Pointe-de-l'Église, Meteghan et collectivités avoisinantes)

En 1763, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse autorisa les Acadiens à revenir dans la province à condition de ne pas revendiquer leurs anciennes terres. En effet, les terres cultivées par les Acadiens avant la Déportation avaient été remises aux loyalistes de la Nouvelle-Angleterre, venus s’y établir à partir de 1760. Joseph Dugas et sa famille furent les premiers à habiter les rives de l’actuelle Baie Sainte-Marie dans le comté de Digby en 1768. D'autres familles de pionniers se joignirent à eux par la suite. La pêche devint leur principal moyen de subsistance, tandis que la culture des terres à petite échelle, la coupe du bois et la construction de bateaux devinrent des activités secondaires. C’est dans cette région qu’on retrouve les noms de famille: Amirault, Belliveau, Blinn, Boudreau, Comeau, Deveau, Doucet, Gaudet, Jeddry, LeBlanc, Lombard, Maillet, Melanson, Muise, Pothier, Robichaud, Saulnier, Thériault, Thibault, Thibodeau et Thimot. Aujourd'hui, la municipalité de Clare est la seule municipalité de la province ayant le français comme langue de travail.

Région d'Argyle

(Pubnico, Sainte-Anne-du-Ruisseau et collectivités avoisinantes)

Les villages acadiens de la municipalité d'Argyle s'égrènent tout le long d’un littoral rocheux parsemé de promontoires, d’anses et d’îles. Certains villages, comme Quinan et Belleville, se trouvent davantage à l'intérieur des terres. La région de Pubnico est unique, car elle a vu naître le premier village acadien du comté en 1653. Les familles déportées vers 1755 revinrent s'établir dans la région en 1763, dès que les autorités britanniques leur en donnèrent la permission. Les descendants de ces familles s'y trouvent toujours. Sainte-Anne-du-Ruisseau, pour sa part, est le lieu de la première paroisse catholique du comté de Yarmouth; elle fut fondée par le père Jean-Mandé Sigogne en 1799. À mesure que les congrégations acadiennes se multipliaient dans la région, d'autres paroisses formèrent, nommément les paroisses de Saint-Michel à Wedgeport, Notre-Dame-des-Îles dans l'Île Surette et Sainte-Agnès à Quinan. C’est dans cette région qu’on retrouve les noms de famille: Amirault, Babin, Belliveau, Boucher, Boudreau, Bourque, Corporon, Cottreau, d'Entrement, d'Eon, Deveau, Doucette, Dulong, Jacquard, Landry, LeBlanc, Moulaison, Muise, Pothier, Surette, Richard et Vacon.

Région de Chéticamp

(Chéticamp, St. Joseph-du-Moine, Margaree et collectivités avoisinantes)

En 1790, une première concession fut accordée aux «quatorze vieux», descendants directs des victimes de la déportation, venus s'établir dans la région de Chéticamp dès 1785. Bien que la collectivité ait longtemps tiré sa subsistance de la pêche, Chéticamp est devenu une destination touristique très populaire. Le village se trouve tout près de l'entrée du Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et marque le début du sentier Cabot de renommée mondiale. Chéticamp offre aux visiteurs une vue panoramique de la côte sauvage et de la campagne environnante. L'île de Chéticamp, adjacente au village, crée un havre naturel où l'on peut savourer la beauté et la tranquillité du paysage. C’est dans cette région qu’on retrouve les noms de famille: Aucoin, Boudreau, Bourgeois, Camus, Chiasson, Cormier, Delaney, Deveau, Doucet, Fiset, Gallant, Gaudet, Haché, Harris, Larade, LaPierre, LeBlanc, LeFort, LeLièvre, LeVert, Maillet, Muise, Poirier, Roach et Romard.

Région de Chezzetcook

(Ouest, Est, fond de la Baie) et Grand Désert

Suite au décret de la couronne britannique ordonnant la déportation des Acadiens de Grand Pré, Port-Royal, Beaubassin et Memramcook, entre autres, certains Acadiens se réfugièrent dans la forêt pendant des mois pour échapper à l'exil tandis que d'autres se cantonnèrent au fort Beauséjour, pour offrir une dernière résistance. La plupart de ces combattants furent faits prisonniers et transférés par la suite à Halifax. Le Traité de Paris de 1763 autorisait les Acadiens à revenir s’installer ailleurs dans la province. Un certain nombre de familles acadiennes choisirent alors la région de Chezzetcook puisque certaines familles acadiennes de l'Île Royale s'y étaient déjà établies vers 1760. Vers 1774, un groupe d'Acadiens de l'Île Madame habita également Chezzetcook de façon temporaire. Quatre autres familles vinrent s’y installer par après (voir les parenthèses après le nom de famille) où elles furent rejointes par des colons loyalistes un peu plus tard. Aujourd'hui, on trouve toujours un certain nombre de familles acadiennes à Chezzetcook. Cependant, la plupart des familles d'origine ont été déplacées et se sont établies à Larry’s River, Charlos Cove et dans la région de Tor Bay, en Nouvelle-Écosse.

C’est dans cette région qu’on retrouvait avant 1800 les noms de famille: Bellefontaine, Bonin, Bonnevie, Boudrot, Breau (Île de Miquelon), Clergé (Port-Toulouse), Faucher (Canadien-français du Québec), Julien (France), Lavandier, LaPierre, Mayet, Murphy, Petitpas, Roma et Wolfe (voir Acadian Life in Chezzetcook de Ronald Labelle).

Région Richmond

(Arichat, Petit-de-Grat, Louisdale)

Bien avant le 17e siècle, les pêcheurs français fréquentaient les rives de l'actuel Petit-de-Grat et de la région environnante. Ils y débarquaient leurs prises pour les faire sécher. Des familles acadiennes vinrent s'établir dans cette région avant et après la Déportation. La région comprend les collectivités d'Arichat, Arichat-Ouest, Port-Royal, D'Escousse, Poulamon, Rivière-Bourgeois, Martinique, l'Ardoise et Saint-Pierre. Au 19e siècle et jusque vers 1950, la région pouvait se targuer d'avoir l'une des concentrations les plus élevées de descendants d'Acadiens francophones dans la province.

Noyés dans la masse de descendants écossais constituant la majorité de la population du Cap-Breton, les Acadiens de la région demeurent fiers de leurs origines et ne ménagent aucun effort pour promouvoir et protéger leur langue et leur patrimoine. La route qui longe le littoral offre de nombreux paysages pittoresques. C’est dans cette région qu’on retrouve les noms de famille: Babin, Benoît, Boudreau, Briand, Forgeron, Fougère, Girroir, Gerroir, Gerrior, Landry, Levandier, LaLeucher, LeBlanc, Marchand, Martell, Mombourquette, Pâté, Poirier, Richard, Samson, Thériault et Thibeau.

Région Antigonish

(Pomquet, Tracadie (N.-É.), Havre-Boucher)

La Baie St. Georges dans le comté d'Antigonish abrite les trois villages acadiens de Pomquet (1774), Tracadie (1772) et Havre-Boucher (f1781). La région acadienne s'étend de 16 kilomètres à l'est d'Antigonish jusqu'à la chaussée de Canso. Ces villages furent fondés par les Acadiens revenant de la France et d'autres villages acadiens après le Traité de Paris. À ces premiers pionniers se joignirent d'autres colons francophones venus de France ou du Québec. La région possède des plages magnifiques et des terres fertiles. L'église constitue toujours le point de mire de la collectivité. Les familles fondatrices du village de Pomquet sont les Boudreau, Broussard, Déon, Doiron, Drouillet, Landry, LaMarre, Melanson, Morell, Phillipard, Rennie, Roger, Toupain, Venedam, Vincent et Wolfe. Celles de Tracadie sont les Barriault, Bégin, Bellefontaine, Benoit, Boudreau, Charpentier, Cornu, Côté, Jacquet dit DesLauriers, Girroir, Mathe, Maillet, Meunier et Petitpas. Celles de Havre-Boucher sont les Boucher, Briand, Daigle, DeCoste, Fougère, LeBlanc, Levandier, LeParou et Roi.

Région Larry’s River

(Larry’s River, Charlos Cove, Port-Félix, Lundy)

Après la signature du Traité de Paris en 1763, certaines familles acadiennes vinrent s'établir à Chezzetcook, pour y être de nouveau chassées au profit des Loyalistes, auxquels le gouvernement britannique avait promis des terres. Ces familles acadiennes délogées s’installèrent alors dans la région de Tor Bay pour fonder les collectivités de Larry’s River, Charlos Cove et Port-Félix. D’autres familles vinrent s’y joindre au terme de longues pérégrinations, passant, entre autres, par Tracadie. Situé à l'intérieur des terres, le village de Lundy devint un trait d'union et une halte pour les chevaux et les voyageurs faisant le trajet entre Tracadie et les collectivités de Tor Bay. Lors d'une tournée de la région en 1815, Monseigneur Plessis avait exhorté, sans succès, les habitants de ces collectivités à se rapprocher des autres établissements acadiens pour mettre fin à leur isolement. Aujourd'hui, les Acadiens de cette région font face à plusieurs difficultés parmi lesquelles un déclin démographique en raison des conditions économiques, l'assimilation et l'isolement. En dépit de tout, ils conservent un profond attachement à leur famille et à leurs ancêtres et sont fiers de leur patrimoine acadien.

C’est dans cette région qu’on retrouve les noms de famille Bellefontaine, Benoit, Boudreau, David, Fougère, Gerrior, Mannette, Pellerin, Petitpas et Richard. Ces familles se sont intégrées à d'autres familles francophones comme les Deslauriers (Delorey), Déon, Doiron, Levangie (Lavendier) et Roi. De plus, certaines familles anglophones comme les Avery, Cashen et Murphy sont elles-mêmes devenues francophones au contact des Acadiens au cours des premières années de ces villages. Encore aujourd'hui, certains villageois de cette région parlent encore le français.


Dernière mise à jour : ( 04-08-2008 )
 
< Précédent   Suivant >
Joomla Templates by JoomlaShack