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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Historique de Louisbourg Version imprimable

Fondation


Suivant le Traité d’Utrecht de 1713, la France perdit le port Plaisance (maintenant connu comme Placentia), dans l’île de Terre-Neuve ainsi que l’Acadie, mais l’île Royale et l’île Saint-Jean ne changèrent pas de mains. Il fallait donc trouver un autre port pour rencontrer toutes les demandes des colons, tel qu’un bon emplacement pour la pêche, un lieu navigable pendant l’hiver, accessible pour les navires faisant du commerce, etc. Un lieu qui semblait rencontrer leurs exigences se trouvait sur l’île Royale.

Quand les habitants de Plaisance ont pris possession de Louisbourg, le 2 septembre 1713, ils n’avaient pas en tête de fonder une forteresse. Ils cherchaient surtout un lieu pour simplement protéger leur industrie de pêche à la morue. Toutefois, après quelques années, Louisbourg fut choisie pour la construction d’une forteresse.

Au début de sa fondation, Louisbourg portait le nom de Havre à l’Anglois, ensuite il fut changé à Port Saint-Louis, lequel fut finalement changé, en France, à Louisbourg. En plus, l’emplacement original de ses maisons et de ses rues n’avait aucun sens. Ce fut Jean-François de Verville, ingénieur, qui changea l’apparence de Louisbourg à celle d'une ville planifiée. Les murs de Louisbourg renfermaient une superficie d’environ 60 acres, dans lesquels se trouvaient une trentaine d’îlots. Longeant de la baie jusqu’au havre, du côté ouest de la forteresse, se trouvait un mur mesurant un kilomètre. Ce dernier, étant en face d’un marais, s’élevait jusqu’à dix mètres et avait une épaisseur de quatre mètres. En plus, il possédait 148 emplacements de canons et trois bastions. Du côté de la mer, Louisbourg avait des plus petits remparts et des emplacements de fusils, ainsi que deux batteries majeures. La construction de la forteresse ne commença qu’en 1720, mais comme le climat n’était pas propice à la construction et qu’il y avait un manque de bons matériaux et d’employés, les fortifications furent seulement complétées vingt ans plus tard. Certains historiens vont même jusqu’à appeler Louisbourg la première ville sur le continent ouest à être fortifiée de manière scientifique.

Le niveau de vie à Louisbourg s’avérait excellent pour au moins un bout de temps. La ville à l’intérieur des murs était constituée de maisons construites en bois, de magasins, d’auberges, de chapelles, etc, tous n’ayant pas plus que deux étages ce qui permettait à l’air de circulé facilement. En 1734 le nombre d’habitants de Louisbourg était 1116, mais ce dernier s’élevait à 1463 en 1737.

En additionnant les 550 hommes de la garnison (d’habitude la garnison de la forteresse variait d’environ 1000 à 4000 hommes), la population total dépassait 2000, faisant de Louisbourg une des villes les plus peuplées de l’Amérique du Nord. Parmi cette population, il n’y avait pas que des soldats, mais aussi des charpentiers, des maçons, des tailleurs, des ménagères, des religieuses, un maître de danse, et même quelques esclaves noirs. Les Mi’kmaq venaient à la forteresse pour l’échange des fourrures, et les Acadiens venaient pour y vendre des produits agricoles. La ville était aussi pleine de marchants, de pêcheurs basques, d’officiers royaux ainsi que de marins venant du Québec, de Boston, de la France et de la Martinique.

La chute de Louisbourg


En mai 1745, la forteresse subit un premier siège par des troupes de la Nouvelle-Angleterre constituées de 4000 coloniaux dans quatre-vingt-dix bateaux sous le commandement de William Pepperell, le propriétaire d’une compagnie de navires. Seule la flotte qui bloquait l’entrée du havre, sous le commandement de Sir Peter Warren, était d’origine britannique. Mille quatre cent soldats sous le commandement du Gouverneur Louis DuPont Duchambon, en plus de 2000 habitants de Louisbourg ont dû se battre contre environ 8000 anglais. Suivant une bataille de sept semaines, les Français ont céder la forteresse aux Anglais. La ville fut donc complètement occupée par des troupes de la Nouvelle-Angleterre au début et plus tard remplacées par des troupes britanniques.

Avec le Traité d’Aix-la-Chapelle de 1748, les Français recouvrèrent le Cap Breton en 1749 et renforcèrent les fortifications de Louisbourg.

Le deuxième siège de Louisbourg eut lieu pendant l’été de 1758. Le général Amherst était à la tête des troupes britanniques, mais c’était le général Wolfe qui dirigeait le siège systématique et vigoureux de la ville. Cette fois, Louisbourg était en meilleure forme pour l’attaque. Ses soldats étaient pleins de courage, la nourriture et les fusils étaient en abondance et sa population comptait 8000 habitants. La bataille dura environ deux mois, jusqu’au 26 juillet, date à laquelle le gouverneur français, Chevalier de Drucour, fut vaincu par l’admiral Edward Boscawen. Avec cette victoire, les Britanniques gagnèrent l’Île-du-Prince-Édouard, en plus du Cap-Breton.

Pendant la décennie suivante, Louisbourg était une ville de garnison britannique. Ayant trouvé et établi à Halifax un havre qui servait mieux leurs intérêts que celui de Louisbourg et devant la peur que les Français redeviennent les propriétaires, les Britanniques démantelèrent systématiquement les fortifications de Louisbourg selon le vouloir du premier ministre William Pitt afin de ne pas permettre aux Français d’y revenir. On avait déjà renvoyé les Français de la ville en France car la ville, elle-même, était en ruine à la suite du siège qu'il y avait eu récemment. Les roches utilisées pour la construction de la forteresse furent coupées et envoyées à Halifax où les riches les utilisaient pour la construction de leurs propres maisons. Les soldats prirent ensuite quelques mois pour détruire ce qui restait de Louisbourg.

En 1768, la petite garnison britannique retourna en Nouvelle-Angleterre. Ceux qui avaient choisi de rester à Louisbourg déménagèrent à l’extérieur de la forteresse puisque l’intérieur n’était plus ruines. Au 19e siècle, quelques familles y demeuraient encore et vivaient de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage de moutons.

Au début du 20e siècle, des gens reprirent intérêt pour Louisbourg, mais ce n’est qu’en 1961 que le gouvernement du Canada commença la reconstruction de la forteresse. Aujourd’hui, les touristes peuvent visiter Louisbourg et vivre ce qui semble être un voyage dans le passé. Seulement 25% de la ville a été reconstruite, de sorte que les gens puivent avoir une meilleure idée des bonnes et des mauvaises périodes de l’histoire de la forteresse.



Sources
Affaires Indiennes et du Nord, Lieux historiques canadiens, Minister of Supply and Services Canada, Ottawa, 1976
BRUCE, Henry, An Illustrated History of Nova Scotia, Nimbus Publishing Limited / The Province of Nova Scotia, Nova Scotia, 1997
CORBIN, Carol, Eric Krause, William O’Shea, Aspects of Louisbourg, University College of Cape Breton Press, Nouvelle-Écosse, 1995
MCLENNAN, J. S., Louisbourg From Its Foundation to Its Fall 1713-1758, MacMillan and Co., Limited, Ontario, 1918
http://www.fitzgeraldstudio.com/pages/frlouis.html#reconstruction, Forteresse de Louisbourg, 2002-07-19
texte: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/neo-ecossaise/fr/historique/loui.htm

Dernière mise à jour : ( 24-01-2009 )
 
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