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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Historique de Grand-Pré Version imprimable

La plus importante migration de Port-Royal s'est produite en 1680 et en 1690. Pierre Melanson et sa jeune femme, Marguerite Minus d'Entremont, ont fondé le village de Grand-Pré en 1682. Les colonies de la région du bassin de Minas ont connu une croissance rapide, la population étant composée de jeunes couples féconds.

Les Acadiens avaient avantage à s'établir dans des endroits qui, comme Grand-Pré, garantissaient l'accès au marché de la fourrure et aux voies de transport. Ils y ont été à l'abri des interventions des autorités.

Population de Grand-Pré (statistiques)
Année         Population
1701         487
1707         677
1714         1031
1730         2500
1737         3736
1748-1750         5000

Sur la Rivière Canard, les Acadiens ont construit des digues pour éviter que les eaux n'inondent leurs petits villages. On peut encore aujourd'hui voir des vestiges de leur œuvre en certains endroits.

La population en pleine croissance a accueilli avec plaisir son premier missionnaire à Grand-Pré, soit le père Claude Mireau. En 1693, la population continuait de croître, on avait atteint 297 colons, qui habitaient sur 360 acres de terre cultivée et possédaient 461 bêtes à cornes, 390 moutons et 314 cochons.

Dès 1730, les Acadiens sont reconnus comme un peuple neutre au plan politique. C'était un fait connu des premiers Lieutenant général britanique qui ont tenté de leur faire prêter serment d'allégeance aux Acadiens, au nom de la couronne britannique.

Pendant plusieurs années, la couronne britannique a tenté de faire signer aux Acadiens le serment d'allégeance. Les Acadiens n'ont pas signé et sont demeurés sur les terres qu'ils avaient colonisées.

La déportation est sans aucun doute l'événement le plus tragique de l'histoire des Acadiens. Puisque Grand-Pré était l'établissement le plus peuplé en 1755, c'est là que la déportation des Acadiens a commencé.

C'est le colonel John Winslow qui a ordonné aux hommes de la communauté de se rassembler à l'église Saint-Charles des Mines le 5 septembre 1755 à 15 heures. À Piziquit (Windsor), c'est le capitaine Alexander Murray qui a donné les ordres, au Fort Edward. C'est là qu'on a dit aux hommes de Grand-Pré que leurs terres, leurs maisons et leurs animaux allaient être confisqués et leurs familles chassées de la province.

Plus de familles ont été déportées de Grand-Pré que des autres régions acadiennes, non seulement parce qu’il s'agissait de la région la plus peuplée, mais aussi parce qu'il s'agissait du centre agricole et commercial le plus important. La population de la paroisse de Saint-Charles a été déportée dans un endroit situé entre les villages de Horton Landing et de Wolfville.

Environ 2 200 Acadiens ont été déportés de Grand-Pré entre les mois d'octobre et de décembre 1755. Peu de temps après, les maisons et les granges étaient brûlées.

On estime que 6 000 Acadiens ont été déportés de la péninsule de la Nouvelle-Écosse en 1755. Beaucoup sont morts sur les navires. Les survivants de la déportation ont été répartis par groupes dans les colonies anglo-américaines, du Massachusetts à la Caroline du Sud:
  • 900 au Massachusetts,
  • 675 au Connecticut,
  • 200 dans l’état de New York,
  • 700 en Pennsylvania,
  • 860 au Maryland,
  • 1150 en Virginie,
  • 290 en Caroline du Nord
  • 320 en Caroline du Sud.

178 personnes de Grand-Pré et de la rivière Gaspareau ont été embarquées sur le Leopard et 186 sur l'Elizabeth. Entre le 13 et le 18 octobre, trois autres navires embarquaient des habitants de Grand-Pré et de la rivière Gaspereau:
  • 168 sur le Swan, commandé par le capitaine Hazlam,
  • 140 sur le Hannah, commandé par le capitaine Adams,
  • 154 sur le Sally and Molly, commandé par le capitaine Purrington.

Les déportés qui sont revenus plus tard dans les Maritimes n'ont pu s'établir de nouveau sur leur ancienne terre. Dès le milieu des années 1760, le gouvernement avait déjà redistribué toutes les terres acadiennes fertiles de Grand-Pré et de la vallée d'Annapolis aux colons protestants de la Nouvelle-Angleterre, connus sous le nom de Planters. Les Acadiens ont dû s'établir sur des terres moins fertiles et ont dû apprendre à pêcher au lieu de cultiver.

En l'espace d'une dizaine d'années, la région la plus prospère de la Nouvelle-Écosse a été vidée de sa population et repeuplée par une autre population.

Aujourd'hui, une grosse croix de fer forgé indique l'endroit où les Acadiens de Grand-Pré ont été embarqués sur les navires et emportés sur le bassin Minas. Au parc national historique de Grand-Pré, on trouve également une réplique de l'église St-Charles.




Sources
Deveau, Alphonse et Sally Ross. Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse; hier et aujourd'hui, Édition d'Acadie, Moncton, N.B., 1995.
Herbin, John Frederic. History of Grand Pré, Barnes & Co. Limited, Saint John, N.B.
Griffiths, Naomi E.S. L'Acadie de 1686 à 1784, Éditions d'Acadie, Moncton, N.B., 1997.
Lanctôt, Léopold. L'Acadie des origines 1603-1771, Éditions du Fleuve, Québec, 1988
source population de Grand-Pré : Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse ; hier et aujourd’hui, 1995. Page 79)
texte: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/neo-ecossaise/fr/historique/grand.htm
Dernière mise à jour : ( 10-08-2008 )
 
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