CyberAcadie

L'histoire acadienne, au bout des doigts

Notre hymne national Version imprimable

 

Les délégués de 1884 étaient moins préparés à discuter du choix d'un chant national que celui d'un drapeau. Le choix du chant national se fit de façon très spontanée. À la levée du drapeau, les participants entonnèrent l'Ave Maris Stella. Pascal Poirier suggéra que ce cantique marial devienne l'air national des Acadiens. Ce chant, salutation de l'église à Marie, patronne des Acadiens, est connu de tous car on le chante dans toutes les églises et très souvent dans les familles.

Le choix de ce symbole fut donc fait sans aucune étude préalable et sans aucune recommandation de la part d'un comité. Plusieurs Acadiens de l'époque se sont demandés par la suite si c'était la chanson ou l'air seulement qu'on avait choisi comme hymne national.

Il devient de plus en plus clair, dans les années qui suivirent la Convention, que les délégués avaient choisi la «mélodie» de l'Ave Maris Stella comme «air national».

Il y eut à maintes reprises des essais de composition d'un hymne national acadien sur l'air adopté à Miscouche. Des efforts en vue de donner à l'Acadie un chant national populaire ont aussi été faits. Deux de ces compositions profanes ont connu un certain succès. Il s'agit de la Marseillaise acadienne, composée en 1910 par l'abbé A.T. Bourque, et En Avant!, oeuvre de l'abbé Stanislas Doucet, datant de 1912.

l'Ave Maris Stella À partir du milieu des années 1960, l'Ave Maris Stella fut remis en question lors de divers ralliements. Même qu'en 1972, à la réunion des francophones du Nouveau-Brunswick tenue à Fredericton, 58.7% des délégués se sont déclarés favorables à ce que l'hymne national des Acadiens, l'Ave Maris Stella, soit remplacé alors que 16.8% étaient contre et 26% étaient indécis.

En 1984, cent ans après le choix de la Convention de 1884, la question de chant national acadien n'est toujours pas réglée. l'Ave Maris Stella, que l'on chante encore en latin lors de certaines manifestations patriotiques, demeure toujours l'hymne national officiel de l'Acadie. Il existe toutefois un manque de consensus autour de ce symbole.

En 1994, la Société Nationale de l’Acadie lança un concours invitant le public à créer une version française de l’Ave Maris Stella. C’est le texte de Jacinte Laforest, journaliste à La Voix acadienne (un hebdomadaire de l’Île-du-Prince-Édouard), qui remporta les honneurs. Cette version fut chantée pour la première fois lors du spectacle de clôture du premier Congrès mondial acadien, par l’auteure-compositrice-interprète Lina Boudreau. Voici les paroles de la version française, chantée sur l’air de l’Ave Maris Stella:

 

AVE Marie Stella

( VERSION FRANÇAISE adoptée en 1994)

Ave Maris Stella
Dei Mater Alma
Atque Semper Virgo
Felix Coeli Porta (bis)

Acadie ma patrie
À ton nom je me lie
Ma vie, ma foi sont à toi
Tu me protégeras (bis)

Acadie ma patrie
Ma terre et mon défi
De près, de loin tu me tiens
Mon cœur est acadien (bis)

Acadie ma patrie
Ton histoire je la vis
La fierté je te la dois
En l’avenir je crois (bis)

Ave Maris Stella
Dei Mater Alma
Atque Semper Virgo
Felix Coeli Porta (bis)


L'Ave Maris Stella (original)

Comme vous allez le constater, l'hymne national original des Acadiens est écrit en latin (langue de base de la religion catholique romaine). Ne vous inquiétez pas si vous n'avez rien compris, moi non plus.... ;-)
Donc voici une traduction française «entre parenthèse» de l'Ave Maris Stella original.

L'Ave Maris Stella
(original)


Ave maris stella,(Salut, Astre des mers,)
Dei mater alma,(Auguste mère de Dieu,)
Atque semper virgo,(qui toujours demeuras vierge,)
Felix coeli porta.(heureuse porte du ciel.)
Felix coeli porta.(heureuse porte du ciel.)
Amen. (Amen)

Sumens illud Ave (Recevant cet Ave)
Gabrielis ore, (de la bouche de Gabriel,)
Funda nos in pace, (établis-nous dans la paix,)
Mutans Hevae nomen.( en retournant le nom d'Éva.)
Mutans Hevae nomen.( en retournant le nom d'Éva.)

Solve vincla reis,(Délie les liens des coupables,)
Profer lumen caecis, (donna la lumière aux aveugles,)
Mala nostra pelle, (chasse nos maux,)
Bona cuncta posce.( obtiens-nous tous les biens.)
Bona cuncta posce.( obtiens-nous tous les biens.)

Monstra le esse matrem, (Montre-toi notre mère:)
Sumat per te preces, (qu'il reçoive par toi nos prières.)
Qui pro nobis natus, (Celui qui, né pour nous,)
Tulit esse tuus. (a daigné être tien.)
Tulit esse tuus. (a daigné être tien.)

Virgo singularis, (Vierge unique,)
Inter omnes mitis, (douce entre toutes,)
Nos culpis solutos (fais que, délivre de nos fautes,)
Mites fac et castos.(nous soyons toujours doux et chastes.)
Mites fac et castos.(nous soyons toujours doux et chastes.)

Vitam praesta puram, (Accorde-nous une vie pure,)
Iter para tutum, (ménage-nous un chemin sûr,)
Ut videntes Jesum, (afin que, voyant Jésus,)
Semper collaetemur.(nous partagions sans fin ta joie.)
Semper collaetemur.(nous partagions sans fin ta joie.)

Sit taus Deo Patri, (Louange soit à Dieu le Père,)
Summo Christo decus, (honneur au Christ souverain,)
Spiritui Sancto, (au Saint-Esprit,)
Tribus honor unus.( aux trois un seul et même honneur)
Tribus honor unus.( aux trois un seul et même honneur)
Amen.

 



Source:
La Petite Souvenance, «Un peuple à unir», numéro spécial pour le Centenaire du drapeau acadien 1884-1984. ,1984, La Société historique acadienne de l'île-du-Prince-Édouard.
Photo des notes: La Petite Souvenance, «Un peuple à unir»


Dernière mise à jour : ( 20-08-2008 )
 
< Précédent   Suivant >
Joomla Templates by JoomlaShack